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APPEL PUBLIC AUX PARLEMENTAIRES
Pour le retrait de l’article 42 indument inscrit dans le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS)
Prévenir les isolements, stopper les contentions
Le 19 juin dernier, le Conseil constitutionnel a obligé le législateur à préciser le cadre des pratiques d’isolement et de contention mécanique des patients en psychiatrie en introduisant l’action du Juge des Libertés et de la Détention (JLD). Parallèlement, la Contrôleuse Générale des Lieux de Privation de Liberté (CGLPL) a dénoncé les conditions scandaleuses d’utilisation de ces pratiques.
Le mouvement pour le Printemps de la psychiatrie, rassemblant les soignants, les soignés et les familles de soignés – réunis ce jour en Assemblée générale – tient d’abord à affirmer unanimement que ces deux pratiques ne sont pas de nature thérapeutique. Elles ont une finalité sécuritaire. Les rationalisations qui affirment le contraire doivent être déconstruites.
En ce qui concerne la contention mécanique du patient par des sangles sur un lit, il est établi qu’elle accentue la peur, accroît la souffrance, est vécue comme humiliante et au bout du compte constitue un traumatisme pour le patient.
Les pratiques alternatives permettent de l’éviter, comme en atteste la raréfaction de ces contentions vers la fin du siècle dernier. Les institutions psychiatriques ayant développé les dispositifs de « soins sectoriels » ont pu se doter de moyens humains, matériels et immatériels (conceptions de soin) jusqu’à faire disparaitre les sangles des services de soins. Cela parallèlement à la disparition des murs autour de ces hôpitaux. Cette évolution, améliorant la situation des soignés, suscitait la fierté chez les soignants.
En ce qui concerne l’isolement dans une chambre aménagée, cette pratique représente une des alternatives à la contention. Si elle peut constituer un recours en urgence pour contenir l’agitation destructrice ou autodestructrice provoquée par l’état psycho-pathologique de la personne soignée, avant qu’elle ne soit soulagée par des actions cette fois thérapeutiques, c’est l’abus de son usage à d’autres fins qui est inadmissible et doit cesser.
La tendance à abuser de l’isolement et de la contention est croissante depuis deux décennies :
– Le surcroit des isolements résulte d’abord de la raréfaction des moyens humains et matériels dans les dispositifs hospitaliers et extra-hospitaliers, conséquence d’une véritable camisole de constriction financière imposée à la psychiatrie publique. Ôter cette camisole c’est ce à quoi devrait s’atteler le législateur à travers le PLFSS en cours de rédaction.
– Le recul fondamental des conceptions du soin enseignées à l’université et dans les centres de formation, qui sont centrées sur le cerveau (approche biologique, conditionnement) au lieu de la personne (approche bio-psycho-sociale, transférentielle et sectorielle), a une incidence sur la multiplication de ces pratiques. S’y ajoute la perte de toute une culture professionnelle suite à la disparition du diplôme d’Infirmier psychiatrique. Le recul de l’analyse des pratiques et de l’approche institutionnelle des services aggrave la situation.
– Elle concorde également avec des évolutions sociétales ayant entrainé la dégradation des conditions de soin : les conditions existentielles de la population accentuant les besoins de soin psychiatrique, la gouvernance des hôpitaux contournant les médecins et infirmiers, le management déshumanisé et déconnecté de la réalité des soins, l’envahissement du soin par les tâches administratives (codage), le turnover organisé et l’interchangeabilité des soignants et des administratifs, les politiques de santé ruinant l’attractivité de l’hôpital public, etc.
Dans ces conditions dégradées de la psychiatrie française, l’apport du Juge des libertés concernant l’isolement et la contention pourrait apparaître pour certains comme la solution. En effet, l’intervention d’un tiers-protecteur du droit de la personne, est censée stopper des abus. Mais hormis d’exiger le rapport détaillé sur leur mise en œuvre, le juge peut-il condamner les raisons qui entrainent inévitablement leurs usages abusifs ? Non.
Pour le Printemps de la psychiatrie, prévenir les isolements abusifs et stopper les pratiques de contention mécanique passe par un trépied de conditions indissociables :
1/ Des conceptions de soins centrées sur la personne en souffrance psychique, ses besoins et ses droits
2/ Des moyens humains et matériels hospitaliers et extrahospitaliers permettant un accueil rapide de proximité sur l’ensemble du territoire national
3/ L’Action de contre-pouvoir d’un tiers dans les situations litigieuses (JLD, avocat) et dans le contrôle des dérives (CGLPL, psychiatre tiers, associations de psychiatrisés, personnes de confiance, usagers et leurs familles).
Les trois socles de l’édifice de soins intensifs de qualité sont aujourd’hui ébranlés et les abus s’intensifient.
Nous alertons les parlementaires sur le fait que la seule introduction du Juge des libertés et de la détention ne suffit pas. Pour stopper les pratiques de contention et pour prévenir les dérives de l’isolement, il est indispensable de corriger les défauts de la psychiatrie française énumérés plus haut et prendre trois mesures politiques urgentes :
1/ enlever le garrot du financement de la psychiatrie, plus puissamment serré que pour d’autres disciplines médicales,
2/ favoriser l’enseignement des conceptions de soin adaptées et la formation à des pratiques non abusives, parallèlement à l’arrêt des formations à la « gestion de la violence » inadaptées,
3/ favoriser l’action du tiers, parmi d’autres mesures de « soin de l’institution psychiatrique » .
Le Printemps de la psychiatrie adresse aux parlementaires un appel au retrait de l’article 42 sur la contention et l’isolement, indument inscrit dans le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS), et demande que les travaux parlementaires concernant la psychiatrie se fassent dans un cadre législatif approprié et après une vraie concertation.
le 21 novembre 2020, Printemps de la psychiatrie.
Situation sanitaire des lieux de privation de liberté : le CGLPL alerte les ministres de la justice, de la santé et de l’intérieur
Concernant les établissements de santé mentale, le CGLPL a rappelé au ministre de la santé que, si les règles d’organisation des hôpitaux ont pu être adaptées pour faire face aux obligations du confinement, la liberté d’aller et venir des patients ne saurait être entravée plus strictement que ne l’est celle de tout un chacun. Les contraintes liées à la crise sanitaire doivent rester sans conséquence sur les règles régissant les soins sans consentement. Les patients ne doivent pas subir de restrictions excessives de leurs échanges avec l’extérieur : les sorties dans les parcs des établissements et les visites des familles doivent rester possibles dans le respect des gestes barrières et les autorisations de sortie de courte durée ne peuvent être suspendues pour tous au seul motif d’un risque de contamination. Le CGLPL a par ailleurs demandé au ministre de la justice de garantir que les audiences foraines des juges des liberté et de la détention soient maintenues, le recours à la visioconférence et aux « audiences sur dossiers » n’étant pas de nature à garantir le respect des droits des patients.
Lire le communiqué: ICI.
Reconfinement pour tous les Français mais les personnes handicapées peuvent bénéficier d’une dérogation pour leur « déplacement ». Dans quelles conditions ? 30 octobre 2020 • Par Handicap.fr / E. Dal’Secco
Quels documents à produire ? Lire l’article: Là
Télécharger l’attestation: ICI
Dans le cadre des SISM* l’association HumaPsy propose une rencontre/débat autour d’extraits de films, documentaires,d’extraits radio et de plusieurs livres/revues.
Au chapiteau du Temps des cerises, 30 rue de la Cerisaie, 51100 Reims, à partir de 14h.
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« Ici, il n’y a ni mur ni enceinte pour séparer villageois et malades. Les patients sont libres d’aller et venir. Cette méthode de soin a été apportée dans les années 80 par deux psychiatres français Philippe Bichon et Frédérique Drogoul, tous deux travaillant à la clinique de La Borde. Les cas sont parfois très graves, avec des épisodes psychotiques aigus ou des formes de schizophrénie sévère. Mais le travail d’accompagnement de cet hôpital psychiatrique, unique au monde, donne de très bons résultats. »
25 min Disponible du 08/10/2020 au 14/07/2023
Prochaine diffusion le jeudi 8 octobre à 20:00
Voir sur ARTE: ICI
Dans le cadre des 10èmes Semaines De La Folie Ordinaire et des SISM 2020, le Collectif Artaud, le Gem La Locomotive, l’association Humapsy vous invitent à la présentation du livre « La révolte de la psychiatrie » suivie d’un débat en présence des auteur.e.s : Mathieu Bellahsen, Loriane Bellhasen et Rachel Knaebel.
Le mardi 3 novembre 2020 à 19h
à la Médiathèque Jean Falala, 2 rue des Fuseliers à Reims
Les places étant limitées à 65 personnes (règles de distanciation obligent !) nous vous demandons de bien vouloir vous inscrire à l’adresse suivante : collectifsdlfo@gmail.com avant le 20 octobre prochain.
Cette rencontre se fera dans le respect des gestes barrières, port du masque obligatoire et gel hydroalcoolique sur place.
Avec le soutien de la Mairie et de l’association la C.R.I.E.E
En attendant, un souvenir: ICI
L’inquiétude commence à grandir depuis le 17 juillet, jour de la fin du mandat non renouvelable de Adeline Hazan du poste de contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) . Depuis cette date : RIEN. Pourquoi un tel silence du gouvernement sur ce sujet ? Peut-être à cause des alarmes qu’elle a déclenché, ou a cause de ses rapports sur l’état de nos hôpitaux psychiatriques, peut-être qu’elle faisait trop de bruit autour de la façon dont sont traités en général les citoyens ayant affaire à la psychiatrie…
Les visites effectuées par le CGLPL dans les établissements et services psychiatriques admettant des patients en soins sans consentement l’ont conduit au constat que l’hospitalisation à temps plein s’accompagnait d’atteintes, plus ou moins graves, aux droits des patients, à leur dignité, avec une grande disparité selon les établissements. Régimes d’interdictions trop stricts, enfermements injustifiés, habillements imposés, isolements et contentions banalisées, informations non fournies, sont autant d’atteintes aux droits du patient loin d’être toujours justifiées par son état clinique et qui peuvent être aggravées par des conditions d’hébergement indignes.
L’observation de ces disparités, les témoignages, les réflexions offertes permettent d’avancer des explications sur l’origine, les facteurs ou les motivations de ces atteintes aux droits, d’en montrer les effets délétères, tant pour les patients que pour l’institution psychiatrique, et de proposer des pistes d’amélioration recentrant la prise en charge sur un patient sujet de droits.
Deux articles qui résument très bien nos craintes :
Et :
L’âge de faire de septembre propose un dossier sur la psychiatrie – et il est aussi question de ‘Nous, les intranquilles’.(L’âge de faire: https://lagedefaire-lejournal.fr/en-france-ou-pres-de-chez-vous/Pour voir Nous, les intranquilles: https://vimeo.com/ondemand/nouslesintranquilles)