Une émission radiodiffusée sur Fréquence Paris plurielle le 09 février 2022
à écouter ICI

Émission du 10/06/2021 à 11h
Une psychiatrie humaine et le respect des droits des patients, un combat encore loin d’être gagné en 2021 en France. Pour se faire entendre, ses défenseurs descendent dans la rue aujourd’hui, jeudi 10 juin, journée nationale de mobilisation des psychologues.
Et à cette occasion Radio Primitive accueille dans ses studios le Centre Artaud qui défend depuis sa création une vision humaniste de la psychiatrie.
Une émission spéciale dédiée à la psychiatrie d’aujourd’hui et de demain…
Avec comme invités :
Pour écouter l’émission: c’est ici !
Le site de Radio primitive: Là
Olivia, militante associative
Parole du 21 décembre 2020, mise en texte avec Christine
Est-ce que le militantisme est un travail ? En tous cas, c’est le travail que je me donne, avec l’association HumaPsy, où il faut avoir eu une expérience de la psychiatrie en tant que patient pour être membre actif, et où les tâches sont partagées, ça tourne. La notoriété d’HumaPsy est encore faible mais les réseaux sociaux fonctionnent bien.
C’est Fred qui s’occupe de Face Book et du blog. Avec lui et Mathieu, le président, nous formons aujourd’hui le bureau ; le conseil d’administration est composé de sept personnes . Ils ont créé l’association HumaPsy, avec d’autres patients du centre Antonin Artaud, en décembre 2011, l’année où a été votée la loi dite du 5 juillet. Je les ai rencontrés dans des manifs parisiennes contre ce projet de loi qui me touchait directement car j’étais en « rupture de soin », comme disent les services de psychiatrie. La loi promettait une avancée des droits avec l’introduction d’un juge pour vérifier la légalité des hospitalisations sous contrainte. Avancée « mesurée », comme le montre bien le film « 12 jours » de Raymond Depardon. Mais, surtout, elle introduisait la possibilité d’imposer aux patients des « soins » sous contrainte, en ambulatoire, en dehors de l’hôpital. Sous la menace d’une ré hospitalisation.
De mon côté, à Paris, j’avais eu affaire à une psychiatrie totalement à l’opposé de la psychothérapie institutionnelle qui est pratiquée au centre Artaud. J’en ignorais tout, comme la plupart des gens. Je m’attendais à ce que la riposte contre ce projet de loi vienne uniquement des patients et de leurs proches, car j’imaginais que tous les soignants étaient comme ceux que je connaissais. Ils devaient donc se frotter les mains puisque cette loi allait leur faciliter la tâche pour imposer aux patients de suivre leurs traitements au long cours. Et là, j’ai découvert un collectif de professionnels qui s’inquiétaient, qui dénonçaient cette loi sécuritaire, expliquaient que le « soin sous contrainte », ce n’est pas du soin. C’est comme cela que j’ai commencé à militer, début 2011, au collectif des 39. Et que j’ai rencontré les patients du centre Artaud dans les manifs, derrière l’Assemblée Nationale, devant le Sénat, et enfin place de la République en juillet, quand on avait perdu. A la tribune il y avait deux gars de Reims, avec écrit sur leurs tee-shirts : les Fous Autonomes de Champagne ! Alors quand ils ont fondé HumaPsy, je suis allée en train à Reims pour adhérer. Ça devait être début 2012, puisque je me souviens avoir fait le voyage dans le même wagon que François Hollande, alors en campagne électorale…
Lire la suite: https://pourquoiseleverlematin.org/2021/01/22/pour-une-psychiatrie-humaine/
Dans une période où tout concourt à faire taire les voix de la folie, et jusque dans les milieux psychiatriques, Les Nouveaux Cahiers pour la Folie publient des contributions de personnes impliquées dans les différents bords de la folie et, pour certaines, interpellées par leur Lecture des précédents numéros.
Sous couvert d’émancipation de l’usager, l’empowerment en santé mentale fonctionne aujourd’hui comme un processus de normalisation. Prendre au sérieux cette dimension du pouvoir et de l’agir implique à l’inverse une forme de subversion.
Issu des luttes politiques radicales, le concept d’empowerment est passé de la critique des systèmes de domination aux consensus des experts. Ce renversement s’est également produit dans le champ de la santé mentale. Après avoir situé le cadre du santé-mentalisme qui fait désormais de la santé mentale un objet et un vecteur de la rationalité néolibérale, nous tenterons de savoir quelle est, dans ce cadre, la problématique politique portée par l’empowerment. En se présentant dans la micropolitique des pratiques psychiatriques comme potentiellement subversif de l’ordre établi, l’empowerment officiel concourt au contraire au niveau macropolitique à renforcer cet ordre. Avec Humapsy, l’agir commun nous permettra de penser une piste pratique afin de subvertir un pouvoir d’agir désormais normalisé.
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Auteur(s) : Mathieu Bellahsen, Psychiatre de secteur, Co-fondateur d’Utopsy.
Avec la participation d’HumaPsy.
Quand des patients psy se mobilisent pour être considérés comme des « humains comme les autres », ils montrent à quel point il est urgent d’entendre leur parole singulière et collective.
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La lutte produit des effets non négligeables sur les systèmes, même si elle échoue en apparence, et des bénéfices secondaires incommensurables pour l’émancipation de ceux qui la mènent. (D.Mermet)
Commander ce numéro : Pratiques N°74 Santé : raviver la solidarité
Un article dans le Charlie hebdo du 15 juin 2016, merci à Coco, courez l’acheter !
L’association Les Psy Causent organise une soirée le lundi 14 mars, à 19 heures, au Chai des Clauzades, route de Caraman, sur le thème des soins psychiques en psychiatrie.