Les nouvelles cartes d’adhérents sont prêtes !
La Réunion mensuelle est le 1er Jeudi de chaque mois à 14h dans les locaux du Gem La locomotive, à Reims.
adhésions/renseignements : humapsy@mailoo.org
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HumaPsy est une association de type loi 1901 créée en décembre 2011 par des patients suivis dans un dispositif inspiré de la psychothérapie institutionnelle. Nous avons été rejoints par de nombreux citoyens ayant d’autres expériences de la psychiatrie et inquiets, comme nous, pour l’avenir des prises en charge de la souffrance psychique.
La loi adoptée le 5 juillet 2011, et révisée superficiellement depuis, permet désormais aux psychiatres d’imposer en dehors de l’hôpital des programmes de « soins » sous contrainte. Aucun antécédent judiciaire n’est nécessaire pour cela. Ce dispositif sécuritaire est liberticide bien sûr, mais surtout anti-thérapeutique ! Ce sont les premiers concernés, qui vous le disent… On n’aide pas quelqu’un à sortir du déni de ses troubles par la contrainte. C’est un cheminement qui ne peut se faire que dans une relation de confiance, grâce à des lieux d’accueil bienveillants, vivants et respectueux, à l’extérieur de l’hôpital. Laisser croire qu’une psychiatrie qui a désormais les moyens légaux d’imposer les traitements médicamenteux en dehors de l’hôpital remplirait mieux sa mission est un leurre, car ils ne sont pas suffisants.
La psychiatrie dite moderne, qui se réclame d’avancées scientifiques dans le domaine des neurosciences, donne de l’humain (déterminé par ses gènes) une définition très réductrice et développe une conception de la maladie mentale qui se désintéresse de l’être humain qui la traverse. L’idée même qu’un soin relationnel existe, lui est étrangère. Comment s’étonner alors que le recours à la contention, ou aux chambres d’isolement soient loin de disparaître. L’hôpital psychiatrique qui devrait être rassurant (savoir qu’on peut trouver ou demander une protection si on ne va pas bien) incarne de plus en plus la sanction pour les « mauvais » malades.
Notre association veut donner la parole aux fous, ou ceux qui sont considérés comme tels, en soutenant leur expression sous toutes ses formes, afin qu’elle soit prise en considération.
La première déstigmatisation dont nous avons besoin c’est que l’on reconnaisse nos droits fondamentaux, et nos capacités à évaluer les prises en charges et les politiques qui nous concernent !
N’hésitez pas à nous contacter pour tous renseignements complémentaires.
Nous devons prendre part aux débats et nous faire reconnaître comme interlocuteurs légitimes par les parties concernées.
L’idée de cette association est née dans la tête de quelques agités du bocal, plus communément appelés: tarés, fous, barges ou encore cinglés…
Mais aussi schizos, bipolaires, psychos… Mais nous sommes avant tout des hommes, des femmes.
Bref nous voilà, patients suivis en psychiatrie à Reims, dans un service plutôt ouvert vers le monde et non refermé sur lui-même. Depuis fin 2008 nous avons pris part à diverses manifestations contre les lois envisagées dans le domaine de la psychiatrie à l’époque, avec des professionnels, qui au début ne savaient pas trop de quelle manière recevoir notre présence. La loi votée le 5 juillet 2011 instaurant des soins sous contrainte même en ambulatoire nous semble liberticide (sachant que certains psychiatres ont communiqué aux commissariats des listes de malades «à risque» au mépris du secret médical). Nous savons aussi que nombre de services psychiatriques usent de méthodes inhumaines (certains d’entre nous en ont fait l’expérience ailleurs ) comme des entraves, des camisoles de force, électrochocs (pudiquement cachés sous le terme sismothérapie), isolement, infantilisations, humiliations et autres traitements dégradants…
Nous nous sommes donc donné pour but de défendre et de promouvoir une psychiatrie plus humaine où les patients sont traités dans le respect de la dignité et non comme des sous-hommes que l’on pourrait maltraiter à l’envie.
Le plus dur reste à faire, quelques idées en vrac: aller dans les différents services pour parler avec les patients de leurs conditions d’hospitalisation et leur communiquer les adresses et les horaires des lieux (Gem, clubs, associations) vers lesquels ils peuvent se tourner pour rompre l’isolement ou au moins passer du temps hors des murs. Ou encore: regrouper des témoignages d’éventuels maltraitances ou abus de pouvoir, mais aussi écouter, conseiller et rassurer. Nous voulons aussi porter la voix du plus grand nombre auprès des autorités représentatives afin de faire évoluer les mentalités et faire changer les regards sur cette branche de la médecine.
En outre, forts de nos expériences personnelles, persuadés que l’expression a des vertus thérapeutiques , nous aimerions développer un réseau pour à la fois diffuser et soutenir les talents sous toutes leurs formes qui nous seraient révélés. Par le biais d’exposition, de diffusions radiophonique ou de court-métrages, d’éditions diverses, de manifestations, de vitrine virtuelle (web)…
(Avril 2012)
Il est possible de télécharger une copie de cet article ici *
Un monde sans fous ?